ABOUT
«Une œuvre est bonne quand elle est née de la nécéssité»
Rainer Maria Rilke, «Lettres à un jeune poète».
Biographie:
Tamara Milon, est une artiste peintre, plasticienne, installationniste, performer,
vidéaste, poète, d’origine Ukrainienne par sa mère, née à Poissy,
elle vit et travaille à Paris.
Elle commence tôt la danse, le théâtre et la création artistique.
Apres un baccalauréat d’arts plastiques et de philosophie, elle travaille tout d’abord comme graphiste et comme illustratrice pour Universal Music et dans l’édition.
A 18 ans elle visite une exposition de Giorgio de Chirico et de Max Ernst, elle en ressort fascinée. Ces univers, ces matières, couleurs transfigurées, où l’œil peut voyager sont porteurs de messages pour l’Humanité, comme le dit Bruce Nauman* :
-«L’art vient en aide au monde en révélant des vérités mystiques»
Plus que jamais d’actualité, cette condition humaine, cette condition du vivant, sous toutes ses formes, dans son sens premier, dans sa diversité, comme au sens scientifique et écologique, demeurent au centre des préoccupations de l’artiste.
Sensible, à l’écoute du monde, elle réalise de nombreuses recherches sur notre lien avec le vivant, avec nous même, produit de nombreuses œuvres, écrit, créée des univers symboliques et oniriques.
Elle expose en France, aux Etats-Unis, en Allemagne, ses travaux sont présents dans les collections publiques et privées.
*Bruce Nauman, 1998 Christine Van Assche, Christina Ricupero, Hayward Gallery
Démarche artistique :
«Du vivant, du mouvement»
En évolution constante, le travail de Tamara Milon, artiste et chercheuse tente de tisser des liens entre la nature, l’homme et lui même, le monde d’hier et celui d’aujourd’hui.
Elle interroge la relation avec l’environnement, l’homme-racine,
face à l’homme-machine, véritable enjeu scientifique de notre quotidien.
L’artiste engagée, explore la diversité, l’ensemble du vivant, et le mouvement.
Elle utilise la pluridisciplinarité, issue du monde d’aujourd’hui et de l’histoire de l’art.
Ainsi couleurs, matières, symboles, rythmes, mots poétiques deviennent des outils pour donner force à ses travaux.
Elle crée une poésie visuelle expressive qu’elle souhaite porteuse de sens primordial.
Résolument tournée vers une création d’où le vivant, entre vie et mort, tente de s’extraire, elle développe un univers onirique et symbolique, un monde idéalisé,
où les compositions, où les paysages, les graphismes et les couleurs s’exhalent.
Son travail sensible et original témoigne d’une grande ouverture sur le monde.
La peinture acrylique sur tentures cousues à la Claude Vialla, inspirée des bannières du moyen âge reste sa technique de prédilection.
Ainsi toiles libres/bannières, mobiles, sculptures molles sur tissus, projection d’images, costumes-œuvres forment un univers, donnés à voir sous forme d’installation exploration de multiples, ou d’œuvres uniques.
Jouant sur le contraste extérieur/intérieur, surface/profondeur, visible/invisible, elle invite le spectateur à une double lecture de l’œuvre, et à une introspection
critique, à une réflexion sur le sens du vivant.
Travaillant sur le corps en mouvement, venant de son parcours en danse et théâtre, ses créations plastiques sont parfois destinées à une mise en scène dans l’espace, inspirée du Bauhaus., On les retrouve dans ses dispositifs performance, ou ses installations.
Tamara Milon
ou la féérie habitée
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Le monde clos pour vivre se déchire, et l’espace ici vacille. À jamais séparées, ne connaissant jamais la paix étale, les couleurs de Tamara Milon s’affrontent, la toile vibre, et tout s’ébranle autour d’énigmatiques présences. De somptueux surgissements sidèrent à vif l’étendue. Art ouvert de secousses mentales, tonique et profond, chargé d’affect intime, et étonnamment métamorphique. Art pluriel et complexe, qui passe de drolatiques apparences, humaines ou florales jusqu’à d’étranges perspectives vouées aux confins.
Le sens audacieux du tracé et la plongée au cœur de la matière peinte imposent une très saisissante scénographie. Travaillées de l’intérieur, les couleurs sont mouvantes, animées, et voyageuses. Fluide peinture en apesanteur, oxygénée du dedans, disruptive, décalée, insidieuse et flottante. Aux fines allures de rêverie, riches d’un lyrisme exalté et puissant, et d’une étonnante énergie lumineuse.
Chez Tamara Milon, artiste rare et singulière, tout bouge, tout bascule, et les tressaillements charnels rejoignent les tensions de la modernité. Des êtres pressés, venus d’ailleurs, vivent par saccades dans des lieux basculés, et bousculent toutes les inerties du monde. Les couleurs étranges, rares, serrées, envoûtent l’œil pris dans leurs implacables jeux de miroirs. Elles occupent le devant de la scène, et les secrets lointains de l’étendue. Dans les marges finement travaillées de l’art fantastique.
On dirait parfois, sous des allures magiques, sensibles et sensuelles, que Tamara Milon s’attaque à l’essentiel. Ainsi ses fleurs de destin, envahissantes, jouissives, et sauvages. Quelque chose d’interdit couve alors sous la séduction des apparences, et la tragédie, rôde et chasse. Des êtres d’archaïque mémoire et d’impact fabuleux, hantent des territoires d’inquiétude.
Tous ces éléments corrodent la surface de l’œuvre et brûlent les éléments épars d’un charme âpre, subtilement féérique, comme un mortel parfum d’amour dévastant le labyrinthe.
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Christian Noorbergen - Critique et historien d'art - 2022